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grand national tour auto - Page 3

  • SOUVENIRS DE COURSES DE CÔTES BRETONNES EN 1973

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    Raymond Touroul et sa nouvelle Porsche Carrera RS à Saint-Gouëno.

    Le début d’une connivence entre l’homme et la machine qui se poursuivra dans de nombreuses disciplines à la conquête d’un palmarès exceptionnel

     

    Au début des années 70, les courses de côtes étaient nombreuses dans l’Hexagone. Si cette discipline a malheureusement beaucoup régressé aujourd’hui et que de nombreux pilotes amateurs lui préfèrent le rallye régional ou le rallycross, la plupart des passionnés qui s’adonnaient à la compétition sans en faire leur métier s’engageaient en côte. D’ailleurs, les voitures de tourisme et de grand tourisme, du groupe 1 au groupe 4 voire au groupe 5, permettaient généralement de courir aussi bien côte qu’en rallye ou en circuit.

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    Saint-Germain Sur Ille

    Les grosses Américaines comme les Chrysler Hémicuda et Barracuda n’aimaient que leurs pilotes sollicitent leurs trains avant. Un gros appui sur l’avant se terminait souvent mal. Mais elles faisaient parler la cavalerie sur les tracés rapides.

     

    La Bretagne comptait quelques jolis tracés. Je citerai d’abord Saint-Germain Sur Ille auprès de Rennes parce que ce fut la première course de côte à laquelle j’ai assisté quand j’étais adolescent, parce que j’ai ensuite adhéré à l’Écurie Bretagne qui l’organisait, et aussi parce qu’elle fut le cadre de ma première victoire de classe quand j’ai commencé à courir. Seul défaut de Saint-Germain, un tracé un peu court qui ne comprenait que quatre virages. Mais l’accueil des habitants et du public était toujours très chaleureux. Je n’oublierai pas Saint-Gouëno et Bais Montaigu, des tracés qui ressemblaient à des spéciales de Rallye, ni Pluméliau et Landivisiau.

     

    Voici quelques photos que j’ai prises en 1973 à Saint-Germain Sur Ille et à Saint-Gouëno.

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    Cette année-là, Gérard Larrousse avait remporté le groupe 1 au Rallye de Monte Carlo au volant d’une Alfa Roméo 2000 GTV. Le coupé Bertone faisait figure d’épouvantail dans la classe 2 litres.

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    Pouteau, l’homme aux BMW à Saint-Gouëno

     

    Très rapide, Pouteau au volant de cette superbe BMW 2002 groupe 2. Avec leurs ailes élargies et leurs moteurs qui respiraient la rage et la puissance, les grosses voitures du groupe 2 assuraient un beau spectacle. La 2002 n’était pas spécialement facile à amener, mais entre de bonnes mains, elle se révélait très efficace.

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    La Berlinette groupe3 à l’assaut des Porsche

     

    L’Alpine Berlinette groupe 3 fait partie du patrimoine sportif français. En 1973, sa version groupe 4 imposait sa loi sur les routes du championnat du monde des rallyes. Mais de nombreux amateurs l’engageaient aussi dans toutes les disciplines. Raymond Touroul reconnaissait que quand il venait en Bretagne avec sa Porsche, il fallait toujours qu’il se défonce pour devancer les meilleures, notamment celle de Pierre Desilles.

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    A cette époque, les motos participaient à la fête

     

    Les sites de courses accueillaient souvent le même week-end une course de côte automobile et une course de côte moto. Les motos roulaient le samedi matin et le dimanche matin et elles laissaient les autos limer le bitume l’après-midi. Parfois aussi, les motos couraient le samedi et les autos le dimanche.

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    Préparation du Grand National Tour Auto

     

    En 1973, le Grand National Tour Auto s’élançait de Dinard. Une belle épreuve qui verrait la victoire de l’équipage breton de l’Écurie Bretagne Claude Pigeon – Alain Gadal qui se partagèrent le volant de cette Porsche groupe 3. Quelques semaines avant le départ, Alain Gadal se met l’auto en main sur le tracé de la Course de côte de Saint-Gouëno.

     

    Il ne s’agit que d’un échantillon de ma photothèque. D’autres images suivront bientôt. En attendant, je vous invite aussi à voir ou revoir une note sur le Grand National Tour Auto en ligne sur ce blog :

    http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/05/25/ambiance-grand-national-tour-auto-1973.html

     

    Texte et photos

    Thierry Le Bras

  • AMBIANCE GRAND NATIONAL TOUR AUTO 1973

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     Restons en 1973 comme dans la précédente note. 

    Les variétés respirent la bonne humeur et nos stars chantent sur des rythmes entraînants. Abba a enregistré Ring Ring. Les duos sont à la mode. Johnny Hallyday et Sylvie Vartan entonnent leur propre hymne à l’amour qui s’intitule J’ai un problème. Alain Delon et Dalida se montrent moins optimistes avec Paroles, paroles. Sheila et Ringo font partie des nouveaux mariés et choisissent un thème de circonstance, Laisse les gondoles à Venise.  Stone et Charden défendent une chanson sans prétentions mais distrayante, Made in Normandie. Michel Sardou occupe la tête des hit-parades avec La maladie d’amour. Si tu ne me laisses pas tomber, interprété par Gérard Lenorman lui oppose une belle résistance. Johnny Hallyday explique Toute la musique que j’aime. Hugues Auffray nous invite au voyage ; les paroles de Hasta luego résonnent dans nos têtes pleines de rêves. Pascal Sevran a composé Il venait d’avoir 18 ans pour Dalida qui l’interprète avec sensualité et talent.

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    Cette année 1973 riche de souvenirs marque aussi un événement moins agréable, la fin d’une période glorieuse pour l’automobile. Déjà, des limitations de vitesse sont entrées en vigueur au mois de juin. Elles sont alors de 110 km/heure sur les 4 voies et 100 sur route. La vitesse reste libre sur autoroute. Georges Pompidou est Président de la République. Il a cédé aux conseillers qui incitaient à limiter la vitesse dans un souci de sécurité routière. La rumeur prétend que son épouse Claude, qui adore conduire sa Porsche à vive allure, était opposée aux limitations et a tenté de le convaincre d’y renoncer, mais en vain. Ce dernier est resté inflexible. Mais les radars ne sont pas très nombreux. Les automobilistes se font des appels de phares. Il est possible de passer entre les mailles du filet.

     

    Le litre de super coûte à peu près 1,20 F. Alfa Roméo axe ses campagnes publicitaires sur le virus Alfa. BMW a utilisé peu avant un slogan qui serait qualifié de provocateur aujourd’hui. Une image montre une calendre BM dans un rétroviseur. Un slogan annonce « si vous voyez cette calendre dans votre rétro, laissez vous doubler ou rendez-vous dans une concession BMW ». D’autres voitures à tendances sportives fréquentent le réseau routier. DS 23 à injection électronique, Fiat 124 coupés et cabriolets, Lancia Beta, Opel Commodore GSE, Triumph Dolomite, Ford Capri séduisent les conducteurs qui ont le pied lourd tout en restant dans des prix certes plus élevés que les GS ou les 204, mais tout de même accessibles pour une clientèle de cadres, de membres de professions libérales ou de patrons de PME. Des sigles S, TS et TI rendent les caractères de braves berlines plus agressifs que les modèles de base. Les Simca 1100, R 16  Peugeot 504 par exemple bénéficient de telles versions un peu plus performantes et un peu plus gourmandes que leurs sœurs originelles.

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    Bientôt, le 6 octobre, les Égyptiens et les Syriens vont agresser Israël. La guerre du Kipour entraînera de nombreuses conséquences pour l’automobile. L’OPEP en profitera pour augmenter ses tarifs de 70% et limiter sa production. Le spectre du rationnement grandit. Les limitations de vitesse vont s’aggraver. Les conseils d’économie de carburant vont fleurir. Les courbes de ventes des modèles Diesel s’accéléreront. Celles des voitures intéressantes et vivantes s’infléchiront vers le bas. Le premier choc pétrolier et l’obsession de la sécurité routière commencent leur œuvre de destruction de l’automobile. Le lobbying des associations militant pour la sécurité routière s’appuie sur une imposture. Il vante les effets bénéfiques des limitations de vitesse sur le nombre des tués et des blessés en oubliant ceux, bien plus significatifs, du port de la ceinture de sécurité et des premières campagnes contre l’alcool au volant.

     

    Le Tour Auto se déroule en septembre, quelques semaines avant la guerre du Kipour. C’est une des dernières courses qui vivra une atmosphère de douce insouciance dans l’univers automobile.

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    Pour moi, le Tour Auto représente quelque chose de particulier. Je suis dans ma 19ème année à cette époque. J’ai suivi les éditions précédentes à la radio et dans les magazines spécialisés. Certaines voitures m’ont particulièrement marqué. Par exemple la Porsche 911 psychédélique de Gérard Larrousse en 1970, les Matra de Jean-Pierre Beltoise  et Gérard Larrousse en 1970 et 1971. J’adore le concept Tour Auto qui réunit des spéciales de rallyes, des tracés de courses de côtes et des épreuves en circuit. En plus, avec les vérifications, le Tour Auto dure une semaine. Autant dire que c’est une vraie fête de la course automobile.

     

    Et coup de chance, en 1973, le Grand National, sorte de doublure du Grand Tour  réservée aux licenciés nationaux, part de Dinard. J’ai obtenu mon bac en juin. J’habite Saint-Malo. La rentrée universitaire est programmée mi-octobre. Les lycéens sont en classe, mais mon statut de tout nouvel étudiant me permet de profiter du départ !

     

    Je passerai donc deux jours à admirer et photographier les voitures qui satisfont au rite des vérifications avant de s’élancer pour un parcours qui se terminera sur le circuit du Castellet. J’y vois des pilotes que j’ai déjà remarqués dans les courses de côtes et rallyes de la région, par exemple les frères Claude et Dominique Pigeon, Jean-Yves Gadal, Anne-Charlotte Vernay, « Yvonnick », Marcel Grué, Jacques Imbert.  Certains deviendront d’ailleurs de bons copains quelques années plus tard lorsque je courrai à mon tour, notamment Dominique Pigeon, Marcel Grué, « Yvonnick » et son fils Pierre-Yves avec qui je ferai d’ailleurs équipe à deux ou trois occasions.

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    Pour l’heure, je m’intéresse tout particulièrement aux Alfa 2000 GTV groupe 1. Mon père  possède un coupé 2000 Bertone. Il me laisse le conduire et me le prête de temps en temps. Un de mes copains m’apprécie tout particulièrement dans ces cas-là car il voit dans l’Alfa un moyen idéal pour épater  les nanas – plus classe, paraît-il  que mon Austin 1275 GT que j’aime bien aussi pourtant, mais qui ferait quand même un peu petite selon ce camarade. Il ne se soucie pas des réflexions et inquiétudes de  ma mère qui se demandera d’où viennent les odeurs de parfum et les longs cheveux de couleurs différentes des siens dans l’Alfa Roméo. Des soupçons ne vont pas tarder à peser sur mon père. Mais comme je me dénoncerai, nous éviterons les drames familiaux.

     

    Cette année-là, Dominique Pigeon se battra jusqu’à la dernière épreuve sur le circuit du Castellet pour la victoire en groupe 1. Des tonneaux le contraindront à l’abandon. Consolation pour la famille, son frère Claude associé à Jean-Yves Gadal remporte le scratch.

     

    Guillaume de Saint-Pierre, peintre, écrivain, scénariste et pilote se classe cinquième au volant d’une Apine 1600 S. Guillaume va bientôt participer à la réalisation d’un feuilleton télévisé pour la deuxième chaine qui s’appellera « Pilotes de course » et dont quelques scènes seront tournées au Rallye d’Armor 1974. Mais c’est une autre histoire. Avant, les amoureux du sport automobile auront eu très peur. Car début 1974, en pleine crise de l’énergie, les courses automobiles seront interdites et le Rallye de Monte-Carlo sera annulé.

    Vous pouvez également me retrouver sur http://circuitmortel.com , https://gotmdm.com/driver/ et http://polarssportsetlegendes.over-blog.com/

    Thierry Le Bras